© Fonds Henry-Louis Mermod, CRLR

L’espace d’une soirée, des auteurs de France et de Suisse romande partagent avec le public leur fascination pour la poésie de Gustave Roud et dévoilent des facettes ignorées de celui qui fut aussi éditeur, traducteur, photographe et marcheur infatigable sur les chemins de sa terre du Jorat.

© Jean-Pierre Emery

 » La route, ma seule patrie  »
écrivait-il le 23 août 1933 dans son Journal.

La revue française Les Carnets d’Eucharis dirigée par Nathalie Riera lui consacre son numéro de mars 2018 « Portraits de poètes ».

Pour fêter l’événement, dans le cadre du Printemps de la poésie 2018, des extraits des Ecrits du poète, lus par la comédienne Rita Gay, rythmeront ces instants. Dans le monde d’aujourd’hui, étourdi par la vitesse, obscurci par les menaces, la pensée de Gustave Roud est un appel à un rythme humain pacifié, à la lenteur de la marche, à la clairvoyance, à un regard fraternel sur l’autre. Par son inquiétude foncière, elle nous rejoint dans notre questionnement existentiel.

 » Les paysages étrangement devenus notre propre
chair, la mémoire déroulant le ruban des routes
parcourues, le soir, aux tièdes auberges de l’été
(un colporteur y soliloque sans joie en berçant de
sa main valide une main morte), l’âme qui épouse
à jamais la détresse ou le délire des oiseaux, une
présence de fleur dans l’absolu de son être soudain
saisie : ici se conjuguent toutes les formes du rapt,
même cette voix née de la nuit, le poëme qu’un pas
solitaire suscite et scande sous la treille du ciel,
quand les grappes des constellations une à une s’y
suspendent et silencieusement s’illuminent.  »
Extrait de: Campagne perdue, Ecrits III
Bibliothèque des Arts, 1978

Cet événement s’inscrit dans le Printemps de la poésie.